Meet Manon: "Je ne subis plus mon eczéma, je compose avec et c’est OK"

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Hi guys, de retour pour un nouveau témoignage. Aujourd’hui c’est Manon qui nous partage son histoire et son combat d’Eczema Warrior. Rencontrée sur les réseaux sociaux, je me rends compte que partager le même combat qu’est l’eczéma, c’est déjà se connaître un petit peu. C’est toujours un plaisir de découvrir les histoires de autres pour se rendre compte que nous ne sommes pas seuls.

Voici son billet, plein d’honnêteté et d’espoir, Meet Manon!

Meet Manon: "Je ne subis plus mon eczéma, je compose avec et c’est OK"

Dès l’enfance

Aussi loin que je me souvienne j’ai toujours eu de l’eczéma, il s’est déclaré à l’âge de 2 ans suite à la varicelle, et toute mon enfance j’ai eu des plaques aux plis des coudes, genoux, aine. Je me rappelle que je hurlais quand on me mettais dans l’eau de mer. On m’a fait tester différentes choses : laser, cortisone évidemment : ça partait pour revenir 2 fois plus.

J’ai eu une accalmie au passage à l’adolescence, de courte durée. Mon eczéma a disparu de mon corps mais suite à un choc émotionnel, j’ai eu une plaque de psoriasis aux genoux. Ensuite cette plaque est partie, mais j’ai développé une dermite séborrhéique ou eczéma du cuir chevelu. Génial donc pour l’adolescence : alors tout le monde enviait ma peau sans acné, mais même si c’était moins visible parce que « caché » dans les cheveux, les démangeaisons et brulures étaient vraiment handicapantes. Les gens se rendent rarement compte des démangeaisons et brulures que cela occasionne parfois jusqu’au sang. Pour ma part, elles me réveillaient la nuit. J’ai rêvé de nombreuses fois à me raser la tête, car contrairement aux autres parties du corps, l’eczéma du cuir chevelu est difficilement accessible pour l’application des soins locaux, en tout cas dans mon cas, j’ai les cheveux longs. Ma dermite séborrhéique, se situait sur tout le pourtour du crâne, dans les sourcils, les oreilles, intérieur au conduit auditif et extérieur, les tempes. Et c’était toujours aussi stigmatisant vis à vis des jeunes de mon âge « ahhh t‘as des pellicules, aahhhh t’as des pellicules dans les sourcils » sous entendu manque d’hygiène sauf que non. J’ai mis longtemps à oser me coiffer avec des queues de cheval, car ça rendait beaucoup plus visible mon problème que j’assumais mal.

A cette époque ma mère s’est formée en naturopathie et s’est largement intéressée aux remèdes naturels, j’avais déjà arrêté la cortisone depuis des années, et j'ai exploré toutes les astuces naturelles possibles : Pour les soins locaux : bains d’huile pour soulager les démangeaisons, masques à l’argile, masque au miel, exposition au soleil mais pour les cheveux c’était un peu compliqué. J’ai même testé des séances de magnétisme mais je n’étais pas réceptive. Au niveau des habitudes alimentaires : Cure de probiotiques pour soutenir la flore intestinale, limiter les produits laitiers animaux et le gluten qui favorisent les inflammations, limiter l’apport de viande rouge et charcuteries pour les mêmes raisons, limiter le sucre, pro inflammatoire également, favoriser les légumes verts, l’exercice physique en plein air, gérer mon état nerveux.

Un ensemble de maladies chronique

J’ai fait des recherches sur l’eczéma, le psoriasis, la dermite séborrhéique pour comprendre pourquoi il faisait partie de moi et comment agir pour le maitriser. J’ai vite compris que dans mon cas il s’agissait d’une réaction auto-immune : mon système immunitaire dysfonctionne, conduisant ce dernier à s'attaquer aux constituants normaux de l’organisme et ça sort par l’émonctoire qu’est la peau. Mes plaques inflammatoires de psoriasis et d’eczéma résultent d'une activation anormale du système immunitaire. Il se sent agressé en permanence et il surréagit en produisant une inflammation et en renouvelant très vite les cellules de la peau, d’où les desquamations.

Je suis abonnée aux maladies chroniques dont le point commun est l’inflammation de faible intensité : je fais de l’asthme depuis petite, j’ai de nombreuses allergies, et de l’adénomyose. Tout qui montre que mon système immunitaire dysfonctionne et est affaibli, il surréagit en quelque sorte. J’ai compris l’existence des émonctoires et le rôle du foie dans ce genre de maladie. J’ai compris qu’il s’agissait d’un ensemble à équilibrer, de l’aspect multifactoriel de la pathologie. ça ma beaucoup affecté qu’on minimise mon problème de peau et qu’on me sorte à tout bout de champs : c’est parce que tu es stressée et ça ne se voit pas. Autrement dit, ma maladie était rendue invisible un peu comme toutes mes autres pathologies chroniques.

Psychologiquement c’est lourd, c’est fatiguant, c’est une souffrance d’être littéralement mal dans sa peau et les autres ne le comprennent pas forcément ou le minimisent beaucoup : Quelqu’un qui se tord la cheville devant vous, qui se blesse, on va vite compatir, la souffrance est visible, quelqu’un qui a des démangeaisons, des brulures au quotidien, jour et nuit, qui plus est caché dans les cheveux, c’est bon c’est pas un drame. Pourtant moi j’y pensais tout le temps parce que ça se rappelait douloureusement à mon corps tout le temps. Ma peau était à vif H24.

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Meilleure compréhension et gestion saine et naturelle

On ne peut pas réduire l’eczéma à la seule cause du stress, c’est certes un facteur aggravant mais ce n’est pas le seul facteur. Il y a l’alimentation qui joue beaucoup, les allergies qui le favorisent aussi et l’aspect inhérent : dans mon cas ça me colle à la peau depuis 27 ans on peut difficilement balayer ça à coup de « c’est le stress » ou « c’est des crises d’eczema ». Non pour moi ce n’est plus une crise puisqu’elle est présente depuis 27 ans.

Je trouve dommage qu’encore aujourd’hui les dermatologues (en tout cas ceux que j’ai consulté pour contrôler les grains de beauté) se permettent de me faire une ordonnance longue comme le bras, de produits à base de cortisone, sans que je n’ai rien demandé pour mon eczéma, sans évoquer les effets secondaires, ni même évoquer le rôle de l’alimentation. Pour eux la crème règle tout mais non : si vous faites « rentrer » l’eczéma avec de la cortisone dans votre peau soyez sur que soit il reviendra souvent plus fort, soit ces toxines qui n’ont pas été évacuées par la peau sortiront par d’autres émonctoires.

Je choisis donc personnellement un protocole anti inflammatoire ciblé et holistique, j’essaie d'optimiser mon état nerveux, émotionnel, de travailler mes énergies positives, d’optimiser mon alimentation, de comprendre et d’optimiser ma digestion, de prendre soin de mes intestins, de limiter au maximum la prise de médicaments de synthèse (antalgiques, hormones de synthèse) qui fatiguent mon foie, et je continue les soins locaux naturels et non agressifs, à base de gel d’aloe Vera en interne et en application externe, je fais quelques douces exfoliations à base d’huile de coco et de marc de café quand j’en ressens le besoin et c’est tout. Mon crédo: Ne pas nuire, éviter au maximum les produits agressifs (souvent conseillés par les Dermato et les coiffeurs qui se permettent souvent leur petit conseil pas toujours adroit).

Aujourd’hui je suis contente d’avoir moi-même diminué et stabilisé mon eczéma, de le comprendre et d’accepter qu’il fera plus ou moins toujours partie de ma vie mais en limitant ses impacts négatifs et sa propagation. J’en parle beaucoup plus facilement, et le processus d’acceptation bien que long a été salvateur dans son apprivoisement. J’ai pleinement conscience de ce qui favorise ou diminue son développement et je trouve que c’est une chance : mes choix alimentaires, mes états émotionnels je peux agir sur ça et c’est positif. Je ne subis plus mon eczéma, je compose avec et c’est OK.

 

Merci merci merci à toi Manon pour ta participation, ta confiance et ton temps.

Si ce témoignage vous a plu, n’hésitez pas à nous le dire en commentaire :)

N’oubliez pas que vous n’êtes pas seuls, et si vous voulez m’écrire on se retrouve sur Instagram ou ici saskandthecities@gmail.com

Bisous les Warriors,
Sask